Hypnothérapeute

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Bioénergéticien

Quand la vulnérabilité attire les prédateurs spirituels

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Il y a quelque chose qui me met profondément en colère, au-delà des mots méprisants et des postures d’autorité : c’est la manière dont certaines personnes dans le domaine énergétique ou spirituel profitent de la fragilité humaine. La plupart des gens qui s’approchent de la bioénergie, de l’hypnose ou de la spiritualité ne le font pas par curiosité intellectuelle. Ils le font parce qu’ils souffrent, traversent un burn-out, une séparation, un deuil, une perte de sens, cherchent de l’air alors qu’ils étouffent.

Au lieu d’être accueillis avec respect, humilité et bienveillance, certains tombent entre les mains de praticiens ou de formateurs qui voient dans cette sensibilité une opportunité de créer une dépendance, de soutirer de l’argent, d’exister aux dépens de l’autre.

La fragilité comme point d’entrée

Une personne qui arrive dans un stage, une formation ou un cabinet est souvent en quête. Elle a le cœur ouvert, elle a faim d’apprendre, elle veut croire. C’est précisément cette ouverture qui la rend vulnérable.

Plutôt que d’honorer cette confiance, certains en abusent. Ils instillent des phrases comme :

  • “Sans moi, tu ne pourras pas avancer.”
  • “Tu n’es pas encore assez prêt, il te manque une initiation.”
  • “Si tu arrêtes maintenant, tu risques de régresser.”

Ce genre de discours met en place une dépendance affective et spirituelle. L’élève ou le client finit par croire qu’il n’a pas de valeur en dehors du cadre imposé par le “maître”.

Le vol d'autonomie

L’effet est insidieux : petit à petit, la personne perd confiance en sa propre intuition. Elle doute de sa capacité à ressentir, à comprendre, à agir par elle-même. Elle se persuade qu’il lui manque toujours quelque chose, qu’elle doit “se perfectionner” encore et encore, sous l’œil du formateur.

C’est un véritable vol d’autonomie. Alors que la bioénergie et la spiritualité devraient rappeler à chacun qu’il est déjà porteur de lumière, on inculque l’idée inverse : “Tu n’es rien sans moi.”

La vulnérabilité financière

Évidemment, cette dépendance a aussi une dimension financière. Les étudiants sont engagés dans des parcours sans fin : formations obligatoires, niveaux toujours plus élevés, certifications conditionnées à des paiements réguliers. Ils se retrouvent prisonniers d’un cycle où ils dépensent sans cesse pour obtenir une reconnaissance qui leur échappe toujours.

Dans les cas les plus graves, des praticiens vont jusqu’à détourner directement les clients de leurs étudiants. On leur dit : “Toi, tu n’es pas encore prêt, confie ton client à quelqu’un de plus expérimenté”. Traduction : “Donne-moi ton client, ton énergie, ton gagne-pain.” J’ai observé cela plus d’une fois. Sous couvert de ne pas être à niveau ou suffisamment aguerri, le client ne pouvait être traité à moins de se tourner vers quelqu’un de plus expérimenté.

Le poids psychologique

Les dégâts psychologiques sont énormes. Une personne qui arrive fragilisée peut ressortir encore plus brisée :

  • Sentiment d’échec permanent.
  • Impression de ne jamais être à la hauteur.
  • Dépendance affective vis-à-vis du formateur.
  • Anxiété liée à la peur d’être rejetée ou abandonnée si elle s’éloigne.

Dans certains cas, cela peut mener à une véritable perte de repères identitaires. L’élève ne sait plus qui il est en dehors du cadre du groupe ou de l’enseignant.

L’éthique de l’accompagnant

Un vrai accompagnant ne profite jamais de la fragilité. Au contraire, il la respecte, il l’honore, il la protège.

Il ne crée pas de dépendance, il donne des outils pour que la personne puisse marcher seule.

Il ne prend pas les clients de ses élèves, il les aide à se lancer.

Il ne dit pas “tu n’es pas assez”, il dit “tu es déjà complet, mais je peux t’accompagner à révéler ce qui sommeille en toi”.

Un vrai accompagnant se réjouit le jour où son élève n’a plus besoin de lui, parce que c’est le signe qu’il a réussi son rôle.

La dignité comme boussole

Selon moi, le critère fondamental d’un chemin spirituel ou énergétique est la dignité. Est-ce que cette pratique rend la personne plus digne, plus confiante, plus libre ? Ou bien est-ce qu’elle la rend plus dépendante, plus soumise, plus fragile ?

La réponse à cette question devrait suffire à trier ce qui est juste de ce qui est abusif.

Conclusion

J’ai vu trop de personnes abîmées par des discours ou des pratiques qui auraient dû les aider, des chercheurs de sens repartir avec encore plus de blessures que lorsqu’ils sont arrivés, des étudiants perdre confiance en eux parce qu’on leur a répété qu’ils n’étaient “pas assez avancés”.

La fragilité humaine n’est pas une opportunité commerciale. Elle n’est pas une faille à exploiter. Elle est une responsabilité sacrée pour ceux qui se disent accompagnants.

La bioénergie et la spiritualité ne créent pas de chaînes invisibles, mais aident chacun à se redresser, à se reconnecter à sa propre force, à sa dignité.

Si un enseignant, un formateur, un praticien profite de tes moments de difficultés pour te rendre dépendant, il est juste un geôlier et non un guide.

Et si tu es en quête, souviens-toi de ceci : tu n’as pas besoin de devenir quelqu’un d’autre pour avoir de la valeur. Tu es déjà porteur de lumière.

2 réflexions sur “Spiritualité : Vulnérabilité 3/3”

  1. Merci pour cet article qui met en lumière des vérités tellement importantes… Et qu’il faut garder en vue.

  2. « Tu n’as pas besoin de devenir quelquun d’autre , tu es déjà porteur de lumiere«  . Voilà la phrase que tout thérapeute devrait pouvoir dire à la personne qui vient chercher de l’aide .
    Merci pour cette belle maxime à mettre en application chaque jour . Gratitude

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